Salman Abraham Waksman : celui par qui les antibiotiques ont sauvé le monde

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Salman Abraham Waksman,microbiologistejuif américain d’origine russe, est né en Ukraine, àPriluka, près de Kiev, le22 juin1888. Après avoir suivi des cours du soir, il part aux États-Unis en 1910.

Ayant obtenu une bourse d’état, il entre à l’automne 1911 au Rutgers College et obtient son diplôme d’Agriculture en 1915. Il est alors employé comme assistant de recherche en bactériologie du sol à la New Jersey Agricultural Experiment Station tout en continuant à étudier. En 1916, il obtient la nationalité américaine puis passe son doctorat en biochimie en 1918 à l’université de Californie. Il retourne au Rutgers College comme microbiologiste et devient professeur assistant en 1925 puis est titularisé en 1930. Il est également bactériologiste des sols à l’institut océanographique de Woods Hole (1930-1942) dont il devient ensuite administrateur.

Lorsque le département de microbiologie est créé en 1940, il en prend la tête. Waksman est un précurseur dans la recherche des micro-organismes du sol et ses expériences sur les moisissures antibactériennes lui permettent de découvrir en 1944 la streptomycine à laquelle il donne pour la première fois le nom d’antibiotique.

Il isole, avec son équipe, un certain nombre de nouveaux antibiotiques. On lui doit entre autres la découverte de médicaments comme : actinomycine (1940) antibiotique, clavacine, streptothricine (1942), streptomycine (1943) antibiotique produit par une bactérie – premier médicament qui se révéla efficace contre la tuberculose, toujours utilisé dans le traitement de cette affection, griséine (1946), néomycine (1948) antibiotique polyvalent utilisé en application locale, fradicine, candicidine – antibiotique naturel, candidine – antigène, et bien d’autres.

Deux d’entre ceux-ci, la streptomycine et la néomycine, ont trouvé de vastes applications dans le traitement de nombreuses maladies infectieuses aussi bien chez l’homme que chez les animaux et même chez les plantes. EIles ont d’ailleurs été protégées par des brevets d’invention. La streptomycine quant à elle a récemment été inscrite comme un des dix "brevets d’invention qui ont changé le monde".

En 1949, il est nommé directeur de l’Institut de Microbiologie et le restera jusqu’à sa retraite en 1958. Selman Waksman devient également consultant auprès de plusieurs laboratoires industriels et agences fédérales américaines. Dans son laboratoire à l’Institut, il continue ses recherches, écrit beaucoup et continue a donner des cours.

Il a publié plus de 400 articles scientifiques et a écrit, seul ou avec d’autres, 18 livres dont Enzymes (1926), Principes de la microbiologie des sols (1927) et Ma vie avec les microbes (1954).

Ses nombreuses découvertes lui valent en 1952  le prix Nobel de médecine.

En 1949, les Administrateurs de l’Université Rutgers décident de créer un Institut de Microbiologie et le Professeur Waksman en est son premier Directeur. La plus grande partie des fonds rapportés par les royalties des brevets de la streptomycine et la néomycine est assignée à la construction d’un bâtiment dédié à la recherche en microbiologie. Des étudiants peuvent y préparer leur doctorat. Avec les droits d’auteur que lui rapportent ses publications, Selman Waksman les consacrent à une fondation « La Base pour la Microbiologie » dont il est le président. A l’université Rutgers, il crée une bourse destinée à un étudiant issu d’une famille d’immigrant.

Le travail du Professeur Selman Waksman dans le domaine de la microbiologie a été reconnu par de nombreuses sociétés scientifiques aussi bien en Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) qu’en Europe (Danemark, Pays-Bas, Suède, Italie, Espagne) qu’en Asie (Israël et Turquie) qu’en Extrême-Orient (Japon). En 1950 il est fait Commandeur de la Légion d’Honneur en France et en 1952 il est élu au titre d’ « une des 100 personnes les plus remarquables dans le monde d’aujourd’hui".

De plus Selman Waksman a été nommé professeur honoraire en médecine, en sciences, en agriculture, en droit et en lettres par les universités de Liège, Athènes, Pavie, Madrid, Strasbourg, Jérusalem, Göttingen, Pérouse, Keio (au Japon), et par plusieurs universités et collèges américains.

Il a été membre d’ honneur de sociétés scientifiques au Mexique, en Inde, au Brésil, en Allemagne.

Le docteur Waksman, s’est éteint en août 1973 léguant à l’humanité des découvertes qui ont permis de sauver des millions de vies. Un Prix Nobel bien mérité pour cet immigrant juif russe.


Israel Magazine / Noémie Grynberg 2007