La francophonie : trait d’union entre la Belgique et Israël

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En Israël, tout comme en Belgique, ou plus spécialement en Flandre, se pose la question de la francophonie. Les deux pays ont activement participé à la dernière ‘’Journée de la francophonie’’ organisée à l’Université de Tel-Aviv par le Département de français, avec le soutien de l’Ambassade de France et la collaboration du Ministère de l’Education israélien, sans oublier la Communauté française de Belgique (Wallonie – Bruxelles).

Globalement, le français compte 170 millions de locuteurs répartis sur les 5 continents. Au-delà du langage, il véhicule une idée de pluralisme et de diversité. Le français a une fonction identitaire. Outil médiatique, il sert à transmettre des valeurs telles que humanisme, liberté, égalité, fraternité. Aujourd’hui, le français n’appartient plus à un seul peuple. Il est nomade.

Le 20 mars dernier était consacré ‘’Journée internationale de la francophonie’’. A cette occasion, le Département de français de l’Université de Tel-Aviv a réuni des intervenants spécialistes de cette question, tels que le Professeur  Elie Barnavi, son excellence l’Ambassadeur de Belgique en Israël, Monsieur Jean-Michel Veranneman de Watervliet ou encore le Professeur Jean Binon de l’Université de Louvain.

Concernant la Belgique, cette journée a été l’occasion en Flandre de négociations entre communauté française et flamande qui ont eu pour objectif d’aboutir à un accord culturel entre les deux grandes communautés. Cet accord culturel se veut un moyen de rapprochement entre Flamands et francophones. Il doit respecter l’esprit de la Convention-cadre sur la protection des minorités nationales et de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.

N’oublions pas que 300.000 francophones vivent en Flandre.

Le Professeur Jean Binon,  responsable de la formation didactique en langues et littératures romanes, des étudiants et futurs professeurs de français à l’Université catholique de Louvain décrit les différentes fonctions du français comme langue vernaculaire, véhiculaire et d’intercommunication. Selon lui, la francophonie est un contrepoids à l’uniformisation du monde. Il considère le français comme une langue de culture mais aussi d’enjeux économiques dans les échanges commerciaux. Rappelons que le Professeur Binon est également Professeur de français des affaires à la faculté des Sciences économiques de la Katholieke Universeit Leuven.

Concernant Israël, la francophonie prend ses racines en France, en Algérie, au Maroc, en Roumanie ou en Belgique.

Israël est le deuxième pays francophone du Proche-Orient. En outre, quelque 55.000 élèves apprennent la langue de Molière à l’école. En tout, on évalue entre 300.000 et 700.000 les francophones, soit entre 2 et 10% de la population du pays. On constate qu’ils restent attachés à leur langue et à sa dimension culturelle. Mais la francophonie se veut également une dimension politique. La France souhaite d’ailleurs apporter son soutien à la candidature officielle d’Israël au sein du Comité international. Si Israël n’est pas encore, malgré son fort potentiel linguistique, considéré comme pays francophone à proprement parlé, il l’est déjà dans le domaine culturel et celui des affaires. Ainsi, la France pense aujourd’hui qu’Israël a tout à fait sa place au sein de la francophonie. Le chargé d’Affaire de l’Ambassade de France en Israël, Monsieur Christophe Bigot, estime que la francophonie est une dimension forte et importante dans ce pays.La France comprend donc l’intérêt pour elle de multiplier ses partenaires. En Israël, elle renforce son service de coopération et assoit sa présence par le biais d’établissements scolaires, de centres culturels ou de d’Instituts français tel celui de Tel-Aviv.

Un des exemple de cette collaboration culturelle à travers la francophonie est L’Association des Ecrivains d’expression française, l’une des treize associations existant dans le cadre de l’Union des Ecrivains Israéliens. Parallèlement, à l’Université de Haïfa, un Centre de Recherches sur la Poésie Francophone Contemporaine organise des activités telles que des rencontres poétiques, colloques, tables rondes, lectures-spectacles. Il inclut également un Atelier de Traduction de la Poésie en français et en hébreu et des activités dans le domaine de la littérature moderne.

Ainsi, à travers la francophonie, la Belgique et Israël trouvent un langage et des objectifs communs. Par le français, ils peuvent échanger et transmettre leur expériences respectives.

   

© Noémie Grynberg 2005