Université Lyon III : réhabiliter son image au cœur de la polémique

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L’Université Lyon III traîne derrière elle depuis plusieurs années déjà une réputation négationniste, sans doute due au recrutement de certains professeurs dont les liens avec l’extrême droite sont avérés, ainsi qu’à la validation de thèses et travaux racistes, révisionnistes et antisémites.

Après de longs mois de procédure, la section disciplinaire de Lyon III vient de prononcer l’exclusion effective du poste d’enseignant de Bruno Gollnisch, délégué général du Front National, professeur de langue et civilisation japonaise et ancien doyen de la faculté des langues de l’Université Jean Moulin, pour une durée de 5 ans, suite à ses propos négationnistes sur les chambres à gaz et à ses spéculations scandaleuses et choquantes sur la Shoah.

Ainsi le nouveau président Lyon III affiche une volonté marquée de positionner son université à l’opposé de ce stigmate. Mi mars, une délégation académique de haut rang de l’Université Jean Moulin s’est rendue en Israël afin de signer un protocole d’accord entre Lyon III et l’Université Hébraïque de Jérusalem.

Malgré la réputation négationniste qui entache l’Université Lyon III, l’établissement fait preuve d’un dynamisme certain et oriente une grande partie de ses efforts vers des activités internationales. En effet, depuis 1983, il a mis en place des Relations Internationales qui s’occupe de développer des programmes d’échange avec 320 universités dans plus de 52 pays. Il a également crée des programmes délocalisés de gestion de niveau Mastère accueillant plus de 300 étudiants par an et développé un système de co-tutelle de thèse.

C’est ainsi que l’Université Lyon III, sur l’initiative de Monsieur Emile Azoulay, fondateur et Président de l’association Rhône-Alpes/Israël Echanges, s’est tournée, dans le cadre de ses échanges internationaux, vers Israël.

Ainsi, Messieurs Guy Lavorel, Président de l’Université Jean Moulin Lyon III, Gilles Guyot, Directeur des Relations Internationales et Emile Azoulay, initiateur de cet échange se sont rendus en Israël lors d’une récente mission dans le but de pouvoir créer des pôles de compétences entre les universités Jean Moulin et Har Hatsofim. Ils espèrent ainsi, par des actions concrètes, renforcer les liens académiques entre les deux pays en signant un protocole d’accord entre les deux établissements.

Cette convention couvre plusieurs domaines : échanges d’étudiants et d’enseignants, diplôme spécifique, collaboration de centres de recherche par la formalisation de pôles d’excellence entre les 2 universités, proposition d’un doctorat Honoris Causa.

L’accent a surtout été mis sur le renforcement du lien entre les 2 établissements et sur une volonté affirmée de créer des projets pilotes communs.

Dès le mois d’avril 2005, l’Université Lyon III devrait accueillir de nombreux professeurs israéliens pour des séries de conférences et pouvoir échanger des étudiants.

‘’Nous souhaitons être présents par nos conventions, par nos coopérations avec tous les pays significatifs du monde et évidemment Israël en fait partie. Du point de vue académique, c’est le seul pays dans lequel on trouve des universités de rang international dans cette région du monde » a déclaré Monsieur Gilles Guyot, Directeur des Relations Internationales.

Quant aux propositions et accords signés avec l’Université de Jérusalem, ‘’il s’agit essentiellement d’une convention, d’un accord cadre qui permet de fixer un certain nombre de possibilités d’échanges par discipline. C’est le cas en particulier en histoire, gestion, droit, études européennes, philosophie » a précisé Monsieur Guy Lavorel.

Lors de sa visite à l’Université Hébraïque de Jérusalem, la mission académique lyonnaise a rencontré son Recteur, le Professeur Haim Rabinowitch, le Professeur Jaime Kapitulnik, doyen de l’Institut international Rothberg pour les étudiants étrangers, le Professeur Steve Kaplan, doyen des sciences humaines, le Professeur Meir Bar-Asher du centre d’Etudes Islamiques, le Professeur Bruria Bitton-Ashkaloni du centre d’Etudes Chrétiennes et un représentant du centre d’Etudes Européennes.

Malgré l’appel au boycott en 2003 des facultés israéliennes par l’Université Paris VII, il subsiste entre la France et Israël une détermination commune, soutenue par des personnes de bonne volonté, de continuer à construire et à faire progresser les échanges et la coopération entre les deux pays. Et Monsieur Azoulay de conclure : ‘’je veux faire aimer Israël aux Français et la France aux Israéliens ».

Noémie Grynberg 2005