Yoqneam, écologie, développement et culture

66921821yoqneam Jpg

L’origine de l’ancienne ville de Yoqneam, située sur le territoire de la tribu de Zebulon, est vieille de plus de trois mille ans. Elle est citée dans le livre des Prophètes lorsque l’ancien roi cananéen se rendit à Josué lors de la conquête d’Israël par les Hébreux, et dans le livre des Rois. Cette localité et ses alentours furent ensuite assignés aux Lévites. La ville fut habitée jusqu’au au Moyen-Age, pendant la période des Croisades.

Aujourd’hui ville verte, moderne et industrielle, Yoqneam attire de plus en plus de résidents.

Le nom de Yoqneam est plusieurs fois mentionné dans la Bible. Selon la tradition juive, c’est là que Caïn, fils d’Adam aurait été tué. Yokneam aurait été plus tard la ville des Lévites et de la famille Merari sur le territoire de la tribu de Zébulon. Pour certains historiens, le cinquième district du royaume de Salomon s’étendait au delà de la cité. L’antique Yokneam fut apparemment détruite par l’Assyrien Tiglath-Pileser III en 733/2 avant J.-C, lors de sa conquête du pays.

Lors de fouilles entreprises sur les lieux, des céramiques et des restes de bâtiments furent découverts, remontant aux périodes cananéenne, byzantine, romaine et perse, témoins historiques du passé lointain de la ville.

Avantagée du point de vue climatique, Yoqneam culmine à 50 mètres au-dessus du niveau de la mer, à la jonction de trois points géographiques : la Vallée de Jezréel, les montagnes de Ménaché et le Mont Carmel. Située en basse Galilée, au carrefour entre la plaine côtière et le nord du pays, à une vingtaine de kilomètres de Haïfa, Yoqneam est une ville en plein développement économique, notamment dans le domaine des hautes technologies, et urbanistique. La localité s’étend actuellement sur une surface de 9000 dounams dont 65% consacrés aux espaces verts et compte un peu plus de 18.600 habitants. La faible densité permet à la ville d’offrir à ses habitants un parc immobilier aux allures campagnardes. Ainsi, Yoqneam offre aux citadins une haute qualité de vie, mettant en avant la question de l’environnement et de la préservation de la nature.

Yoqnéam – ville d’immigration

La ville moderne fut reconstruite en 1935 par des pionniers juifs venus de Hollande, du Yémen et d’Europe de l’Est sur les ruines de l’ancienne cité. A ses débuts, Yoqneam était en fait un village agricole, un moshav spécialisé dans la culture intensive des champs, des fruits (melons) et des oliviers. La ferme collective élevait également du bétail. Après la Seconde Guerre mondiale, les soldats juifs démobilisés y rejoignirent les premiers colons.

Le véritable essor de la ville date des années 60. En 1968, Yoqneam reçut officiellement le statut de ville à part entière par le conseil municipal. Elle comptait alors une population de 3.640 habitants.

Actuellement, la majorité de la population est constituée d’anciens immigrants arrivés dans les années 1950-1960 du Yémen, d’Irak, du Kurdistan, de Roumanie, de Yougoslavie, de Turquie, d’Inde et d’Afrique du Nord. Mais les Sabarim les y ont bientôt rejoints. Du coup, Yoqneam s’est étendu et enrichi de nouveaux immeubles et de maisons privées.

Dès les années 1970, la ville a absorbé des nouveaux immigrants d’URSS. C’est alors que Yoqneam s’est doté d’un Centre Communautaire et d’une piscine publique.

Dans les années 80, nombre de jeunes familles citadines et dynamiques, de nouveaux immigrants et d’Israéliens sont venus encore grossir le nombre des habitants estimé alors à 5.000. La population s’est vue tripler. Les infrastructures culturelles et sportives ont suivi le développement urbain.

Enfin, dans les années 1990, Yoqneam a intégré une partie de la vague d’immigrants de l’ex-URSS et d’Ethiopie. Ceci a eu pour conséquence d’étendre le parc industriel et commercial. Entre 1995 et 2005, la ville a connu un boom démographique de 470% !

A ce jour, un quart de la population est constitué d’anciens ou de nouveaux immigrants venus d’Argentine, d’Amérique du Nord mais aussi de France. Mais 80 % des anciens ou récents immigrants de ces 20 dernières années sont originaires de l’ex URSS.

Dan sa politique d’intégration, la ville met à la disposition de ses nouveaux arrivants des oulpanim pour apprendre l’hébreu.

Pour les francophones, Yoqneam offre un avantage certain : depuis 2005 un jumelage avec les villes françaises de La Garenne-Colombes (Hauts de Seine) et de Montauban (Tarn-et-Garonne). Le maire de Yoqneam, Simon Alfassi, francophone et francophile, a bien compris l’intérêt d’un tel partenariat pour les municipalités respectives.

Education

Le développement accéléré et l’élan de la construction de ces dernières années ont entraîné dans leur sillage la construction de 5 écoles dont une appartenant au réseau de l’ORT. La ville compte actuellement  45 jardins d’enfants dont 29 publics laïcs, 6 publics religieux et 4 rattachés au système de Shass (parti religieux séfarade). Yoqneam compte aussi 4 écoles primaires publiques et une religieuse. La ville a également investi dans un centre d’aide à l’apprentissage unique en Israël, pour les enfants en difficulté ou retard scolaire. Un Centre pédagogique est à disposition des professionnels de l’éducation.

La belle bibliothèque moderne de 450 mètres carrés sur 2 étages propose des dizaines de milliers de références (livres, revues, journaux) en hébreu bien sûr mais aussi en anglais, en russe, en espagnol et surtout en français. Une salle de lecture est à disposition des citadins. La bibliothèque est également équipée de plusieurs ordinateurs. Pour les jeunes, elle organise diverses activités : lecture, film, dessin. La bibliothèque fonctionne le matin du dimanche au jeudi inclus avec 2 après-midi par semaine. Début 2008, le bâtiment a été rénové.

Enfin, Yoqneam comprend également un Centre Technologique des sciences et média pour les enfants, ainsi qu’un Centre des Arts et Sciences.

Toutes ces infrastructures ont considérablement enrichi le parc socio-éducatif de la ville car Yoqneam fait vraiment de l’éducation une de ses priorités.

Loisirs : culture et sport

Au niveau culturel, depuis 1982, le Centre Communautaire de Yoqneam offre du dimanche au jeudi et le vendredi en matinée des activités pour toutes les tranches d’âges et pour tous les publics : théâtre, danse, musique, sport, chant. Certains groupes artistiques de Yoqneam ont même représenté leur ville lors de festivals en Israël et à l’étranger.

Le conservatoire de musique prépare les jeunes mélomanes à jouer dans l’orchestre de Yoqneam qui existe depuis 15 ans et compte aujourd’hui 25 musiciens de tous âges. Le répertoire est varié : classique, rock, jazz sans oublier la musique israélienne mais aussi nouvelles compositions.

Le centre culturel qui peut contenir jusqu’à 500 personnes, propose les meilleurs spectacles en tournée en Israël.

Pour les jeunes religieux, une antenne du mouvement Bné Akiva propose ses activités.

La ville pense aussi au 3e âge avec plusieurs clubs leur organisant des activités.

Au niveau sportif, la ville dispose d’une belle et grande piscine pour les nageurs débutants et expérimentés ainsi que pour les fans d’aquagym.

La ville compte également depuis 2001 un centre de tennis appartenant à la fédération nationale israélienne. Il comprend 7 terrains normaux et 4 plus petits pour les enfants ainsi qu’une salle de ping-pong. Ce centre peut former les jeunes à la compétition locale et internationale. Actuellement, 270 membres s’y entraînent dont 20 enfants pour les tournois à l’étranger.

Les autres équipements sportifs comprennent une salle de basket et un terrain de football.

Communauté

La population de Yoqneam se répartit au niveau de la pratique entre 15% de religieux et 45% à 50% de traditionalistes. La ville compte une trentaine de synagogues. Le rabbin principal de Yoqneam est le Rav Ouaknine et le rabbin de quartier, le Rav Noam Dekel.

Le centre Habad est très actif et aide l’ensemble de la population, religieux comme non religieux. Il distribue chaque semaine des paniers alimentaires aux nécessiteux. Il organise aussi des activités éducatives au sein des écoles et des jardins d’enfants. Le centre met à disposition un service de vérification des phylactères et mézouzot. Il prépare les jeunes garçons à la bar mitsva, s’occupe des soldats dans les bases militaires de la région, organise les fêtes et des cours de Tora dans les synagogues. Pour Pessah, un seder communautaire est proposé aux immigrants et aux nécessiteux. En été, le centre Habad met en place une colonie de vacances et une garderie pour les petits. Enfin, il dispose également de livres et de cassettes à thèmes juifs et distribue des bougies pour shabbat.

Social

Plusieurs associations fonctionnent à Yoqneam pour aider le 3e âge, les femmes, les nécessiteux, les rescapés de la Shoah, les familles monoparentales. La mairie met aussi en place des services d’aide aux personnes dans différents domaines : jeunesse, handicapés, assistance psychologique, soutien familial, santé.

La ville compte également plusieurs associations orthodoxes d’aides diverses.

Environnement

En 2007, Yoqneam a été déclarée ville la plus verte d’Israël. Elle compte en effet de nombreux parcs et espaces verts. La municipalité veille à la qualité de l’air. Elle interdit à proximité des zones habitées les poses d’antennes cellulaires par crainte des rayonnements. La ville développe aussi des projets de recyclage des plastics, cartons, papiers, journaux et ordures ménagères par le tri sélectif.

Économie

Au niveau économique, Yoqneam possède un centre sophistiqué et moderne de Hi-Tech surnommé la ‘’Silicon Valley du nord’’, abritant une centaine de sociétés dans les domaines nano et biotechnologique, électronique, militaire, médical et agroalimentaire. Celui-ci représente une source importante de revenus pour la ville. La moitié de 10.000 employés du parc technologique sont des habitants de la localité. Le centre Hi-Tech a été construit sur 150 dounams en respectant les standards écologiques d’industrie verte et propre. Aucune de ces activités n’est polluante. La ville tient à sa politique environnementale de préservation de la nature.

Yoqneam se veut un modèle de réussite dans le développement, l’éducation et l’intégration de ses populations multiculturelles variées. Elle peut se targuer d’avoir su harmoniser la vie entre nouveaux immigrants et natifs israéliens, entre religieux et laïcs, résultat d’une société bien acclimatée, d’une politique d’éducation populaire, d’activités sociales et culturelles et d’une tolérance mutuelle.

 

Israel Magazine / Noémie Grynberg 2009